En banlieue parisienne, une maison de 4 étages accueille des terrasses totalement différentes. Elles se rejoignent pourtant dans l’élégance de leur aménagement. Mais le vrai tour de force du solide trio paysagiste-décorateur-client est de donner de l’ampleur à un patio tout en soignant la présence végétale totalement intégrée au décor. Une réalisation signée Didier Danet SA avec l’architecte Stéphane Olivier.
Située à l’ouest de Paris, cette demeure comprend deux espaces extérieurs, un patio et un toit-terrasse. Aménagés dans un esprit extrêmement différent, tous deux sont pensés dans la continuité des pièces adjacentes. Le caractère contemporain qui y préside est le fruit d’un réel échange entre le propriétaire, collectionneur d’art contemporain, l’équipe de paysagistes de Didier Danet SA et le décorateur Stéphane Olivier.
Un patio travaillé comme une œuvre d’art
Au rez-de-chaussée, accessible par une baie vitrée coulissante, la cour a été aménagée dans un total prolongement avec l’intérieur . Ainsi, on retrouve au sol le même travertin, comme si le patio ne faisait vraiment qu’un avec le salon. Pour rester dans cette pensée d’amateur d’art, le fond a été théâtralisé, avec la réalisation d’une fissure stylisée – dans ce mur fait à la chaux vive par un artisan spécialisé – soulignée par un rétroéclairage travaillé. Devant, la présence très graphique des prêles et de l’helxine végétalise l’ensemble de façon simple et élégante . Les jardinières en zinc conçues par Francis Arsène rappellent avec subtilité les finitions soignées du mur, élégamment bordé par une ligne de zinc, dans un tempérament haute couture. Sur les côtés, des jardinières en travertin apportent une continuité verticale avec la matière choisie pour le sol, cela en évitant l’écueil de la surcharge visuelle. Elles accueillent des arbustes en cépée (Osmanthus) devant une treille qui s’inscrit dans cette atmosphère de chic parisien.
Un patio verdoyant
L’option de la treille permet aussi d’avoir pour résultat un mur végétal, tout en bénéficiant d’une faible épaisseur. Si les jasmins étoilés grimpants délivrent un parfum subtil, ils n’en sont pas pour autant moins résistants ! Pour cette cour, les paysagistes ont d’ailleurs inversé les codes : ils ont décidé de travailler avec deux tiers de persistants pour un tiers de caduques. érable, phormiums… Tous les végétaux ont été choisis de concert par le propriétaire, le décorateur et le paysagiste à la pépinière Vertiligne, dans une volonté de diversité, tel un cabinet de curiosités. L’aménagement mobilier suit les mêmes effets de matière : au cœur d’un ensemble Spool choisi chez Roda, la table basse – chinée par Stéphane Olivier – donne l’impression d’être en pierre de lave. Juste à la lisière de la baie vitrée, un chemin de verre bleu souligne un puits de lumière donnant sur un très petit patio en sous-sol, qui accueille deux luminaires.
Un toit-terrasse aménagé
Très différent du patio, au dernier étage, le bureau se prolonge par un toit-terrasse. Le plancher de la pièce de travail se poursuit en cumaru à l’extérieur. Un imposant érable japonais, présent à l’origine, apporte un éclat particulier au lieu. Poursuivant cette idée de collection, la terrasse du haut accueille des camélias et la fraîcheur des Fargesia. Concernant le mobilier, le choix s’est porté sur des ensembles blancs de Fast, notamment les assises Forest autour de la table Radice Quadra, et la collection Joint pour le salon. Pour donner de la profondeur à l’ensemble, accrochés sur un mur aveugle, des miroirs de taille modeste sertis de zinc apportent des reflets lumineux, telles de petites fenêtres, et réfléchissent tout l’espace, si bien que, depuis son bureau, le propriétaire profite toujours d’une vue sur un végétal.